Les états dépressifs et anxieux causent une souffrance réelle dont les effets peuvent être dévastateurs. On sait aujourd'hui que la psychothérapie est une démarche efficace pour les dépressions légères et modérées et qu'elle est un complément utile d'une prise en charge médicale pour les dépressions sévères.
Détresse psychologique ou maladie mentale? C'est un faux débat autour d'une vraie souffrance. La réalité quotidienne d'une personne dépressive est douloureuse. Point.
Paul ne dort plus. Martine dort beaucoup trop. Il s'agite sans raison. Elle est constamment abattue. Il lui arrive d'être paralysé par l'angoisse. Elle a parfois envie de hurler son désespoir. Il s'émeut et pleure sans arrêt. Elle n'a plus de larmes ni d'émotions. Il se montre irritable à propos de tout. Elle ne s'intéresse plus à rien.
Leur mal-être est réel et individuel. Même quand rien ne paraît le justifier. Même quand ils ont, comme on dit parfois, objectivement tout pour être heureux.
Leur désarroi peut être tellement aigu qu'il demande une attention médicale urgente.
Médication ou psychothérapie? Encore un débat parfois inutilement enflammé autour de deux vraies solutions. Comme l'indique une étude récente (voir encadré 1), beaucoup de personnes ont recours à l'une et à l'autre. À court terme, les médicaments régulent leur humeur et soulagent leur anxiété. Une thérapie leur apporte des changements dans leurs perceptions, leurs interactions et leur mode de vie qui auront des effets bénéfiques et durables à plus long terme.
Aujourd'hui, de nombreuses études confirment (voir encadré 2) que les psychothérapies brèves sont efficaces, plus particulièrement pour les troubles de l'humeur (dépressions légères et modérées) et les troubles anxieux.
Médication ou thérapie? Ce débat passionne les praticiens. Mais les personnes qui consultent choisissent en toute liberté le meilleur de deux mondes.
Une enquête conduite par la fondation MGEN auprès de 6.500 adhérents de la mutuelle indique qu'une personne sur dix a consulté, à un moment de sa vie, un psychothérapeute, essentiellement pour des troubles dépressifs ou anxieux. Plus de 90 % des personnes se déclarent satisfaites des résultats. 60 % estiment qu'elles ont été améliorées beaucoup et durablement. Mais l'enquête nous apprend également que 77,5 % des personnes qui suivent une psychothérapie ont consommé au moins un traitement médicamenteux.
(Source: L'Encéphale)
Au plan de la recherche, on a particulièrement bien documenté la validité de la psychothérapie pour le traitement des troubles de l’humeur (comme la dépression) et des troubles anxieux, les deux principaux groupes épidémiologiques en santé mentale. En outre, les effets positifs constatés semblent se maintenir dans le temps. En fait, la psychothérapie s’apparente à un apprentissage: la personne acquiert de nouvelles habiletés, modifie des comportements néfastes, fait des choix significatifs dans sa vie. Ces acquis ont de bonnes chances de perdurer. En comparaison, la médication est une intervention chimique, extérieure à l’expérience quotidienne de la personne, et ses effets, même quand ils sont positifs à court terme, risquent de ne pas introduire les changements souhaitables à plus long terme.
(Source: Psychologie Québec)