Ah, les autres! On leur en veut, parfois. Un peu. Ou beaucoup.
Sont-ils la source principale de votre problème?
Alors il se pourrait bien qu'ils détiennent aussi certaines clés de sa solution.
Au coeur de la psychothérapie brève, basée sur la pensée systémique, se trouve un concept simple. Oh, il peut donner lieu à bien des réflexions scientifiques ou philosophiques! Mais il tient en un seul mot:
La relation.
Pouvez-vous imaginer une joie ou une peine, une réussite ou une déconvenue, une audace ou une crainte, qui ne soient pas liées au monde et à ceux qui vous entourent?
Y a-t-il un seul trait de votre personnalité qui puisse se décrire autrement qu'en faisant référence au caractère des autres?
Une humeur, une parole, un acte, peuvent-ils être inappropriés ou condamnables, si personne ne les observe, ne les juge, ne les dénonce?
Probablement pas.
Partant de ce constat, l'approche systémique propose de faire un pas de plus. Si les problèmes se manifestent dans la relation,*Il importe de préciser qu'une telle approche n'aura jamais pour objectif de culpabiliser les proches. Et encore moins de rendre une famille responsable de la pathologie mentale d'un de ses membres! il se pourrait bien qu'une partie de la solution se trouve là, également. Car si les échanges au sein de cette relation changent, il y a de bonnes chances qu'ils cessent de reproduire les mêmes souffrances.
L'idée paraît d'abord séduisante dans les situations de crise, dans la famille ou dans le couple. Elle permet d'agir sans désigner un coupable. Sans pointer du doigt celui qui devrait se faire soigner. En lieu et place, tous ceux que le problème concerne et qui désirent s'investir dans sa solution peuvent y contribuer.
Peut on réellement appliquer cette vision systémique à des problématiques qui peuvent sembler avant tout personnelles?
Aussi surprenant que cela paraisse, il arrive très souvent que l'entourage puisse faire quelque chose pour une personne qui souffre.
Un nouveau regard relationnel sur un problème qui semblait de prime abord exclusivement individuel peut ouvrir la voie à des solutions inattendues (voir encadré 1).
Les proches peuvent également intervenir d'une manière stratégique dans des problématiques liées à l'alcool, au comportement alimentaire ou à une humeur dépressive.
Est-ce à dire que des parents peuvent réellement influencer le comportement affolant d'un(e) ado rebelle qui, pour sa part, ne songe pas un seul instant à se remettre en cause? Ce n'est pas rare!
Qui n'a pas parfois le sentiment d'entendre deux petites voix?
C'est le combat de l'ange et du démon autour de Milou. Le conflit entre principes de réalité et de plaisir, cher à Freud. Le dialogue intérieur entre le parent et l'enfant qui sont en nous, d'après les analystes transactionnels.
L'image peut faire sourire mais... La réalité est parfois épuisante! Quand les "je devrais" ou "je ne devrais pas" s'enchaînent. Et quand la culpabilité, la honte ou l'angoisse s'installent.
Les tactiques du changement de la thérapie brève peuvent-elles apaiser ces tensions intérieures? Après tout, cette relation à vous-même répond aux mêmes schémas que vos relations aux autres. Alors, oui, c'est possible. Il suffit d'un peu d'imagination...