DSM-IV-TR. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Issy-les-Moulineaux, Masson.
IntroductionVoici la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM-IV, de l'Association américaine de psychiatrie. L'utilité et la crédibilité du DSM-IV nécessitent qu'il se focalise sur la clinique, la recherche et l'enseignement, et qu'il repose sur des bases empiriques solides. Notre principale priorité a été de fournir un guide utile aux cliniciens. Nous espérons avoir rendu le DSM-IV pratique et utile en portant notre attention sur l'établissement de critères brefs, un langage limpide, et l'énoncé clair des critères diagnostiques. Un autre but était de faciliter la recherche, et d'améliorer la communication entre chercheurs et cliniciens. Nous n'avons pas oublié que le DSM-1V doit être utile pour la collecte d'informations cliniques et comme outil éducatif dans l'enseignement de la psychopathologie. Une nomenclature officielle doit pouvoir être appliquée clans une vaste diversité de contextes. Le DSM-IV est utilisé par des cliniciens et des chercheurs ayant des orientations différentes (p. ex., biologique, psychodynamique, cognitive, comportementale, interpersonnelle, systémique/familiale). Il est utilisé par des psychiatres, d'autres médecins, des psychologues, des travailleurs sociaux, des infirmières, des thérapeutes occupationnels et de réhabilitation, des conseillers et d'autres professionnels de la santé et de la santé mentale. Le DSM-IV doit pouvoir être utilisé dans toutes les situations: patients hospitalisés ou ambulatoires, patients partiellement hospitalisés, consultations de liaison, dispensaires, pratique privée et soins primaires, ainsi que clans la communauté. C'est aussi un outil nécessaire pour collecter et communiquer des statistiques de santé qui soient précises. Heureusement, ces différents usages sont compatiblesentre eux. Le DSM-IV est le fruit de 13 groupes de travail (voir Annexe J), chacun d'entre eux ayant eu la responsabilité d'une section du manuel. Cette organisation a été établie pour augmenter la participation d'experts dans chaque domaine particulier. Nous avons pris un certain nombre de précautions pour nous assurer que les recommandations des groupes de travail se concrétisaient par des avis reflétant une connaissance la plus extensive possible, et ne se limitaient pas simplement à l'opinion personnelle de chaque membre. Après de nombreuses consultations avec des experts et des cliniciens dans chaque domaine, nous avons sélectionné les membres du groupe de travail afin qu'ils représentent un large échantillon de perspectives et d'expériences. Nous avons recommandé aux membres des groupes de travail de se comporter comme des experts de consensus et non comme des partisans inconditionnels d'une idée préconçue. De plus, les groupes de travail avaient à respecter une procédure de travail reposant sur un système formel d'arguments déterminants. Les groupes de travail rapportaient à la Task Force du DSM-IV (voir p. XIII) qui se composait de 27 membres, la plupart (l'entre eux étant également directeur d'un groupe de travail. Chacun des 13 groupes rie travail était composé de 5 personnes (oufonction de leur expertise dans la clinique ou la recherche et représentant différentes disciplines, formations et modes de prise en charge clinique. La participation de nombreux experts internationaux a assuré la mise à disposition du plus grand pool d'information qui pourrait être applicable à toutes les cultures. Conférences et ateliers ont eu lieu pour fournir un guide conceptuel et méthodologique pour la réalisation du DSM-IV. Cela comportait un certain nombre de consultations entre les auteurs du DSMIV et ceux de la CIM-1 0, afin d'améliorer la compatibilité entre les deux systèmes. De plus, des conférences sur la méthodologie ont été consacrées aux facteurs culturels dans le diagnostic des troubles mentaux, aux diagnostics gériatriques, et aux diagnostics psychiatriques en soins primaires. Pour maintenir une communication la plus large possible, la Task Force du DSM-IV a établi une liaison avec de nombreux membres de l'Association américaine de psychiatrie et avec plus de 60 organisations et associations intéressées par le développement du DSM-IV (p. ex., l'Association américaine pour le traitement des informations (le Santé, l'Association américaine des infirmières, l'Association américaine de thérapie occupationnelle, l'Association américaine de psychanalyse, l'Association américaine de psychologie, la Société américaine de psychologie, la Coalition pour la famille, le Groupe pour l'avancement en psychiatrie, l'Association nationale des travailleurs sociaux, le Centre national des statistiques de santé, l'Organisation mondiale de la Santé). Nous avons essayé d'exposer les résultats et les données empiriques très tôt dans le processus pour identifier des problèmes éventuels et des différences d'interprétation. Des échanges d'informations ont également été possibles grâce à la distribution d'un bulletin semestriel (le DSM-1V Update), la publication régulière d'une colonne sur le DSM-IV dans Hospital and Community Psvehiatry, des présentations fréquentes dans les conférences nationales et internationales et de nombreux articles de journaux. Deux ans avant la publication du DSM-IV, la Task Force a publié et distribué largement le DS711-/V Options Book. Ce livre présentait un résumé détaillé des suggestions qui étaient proposées pour figurer dans le futur DSM-IV et espérait ainsi solliciter l'apport d'opinions et de données supplémentaires pour nos délibérations. Nous avons reçu un courrier abondant de personnes intéressées qui nous informaient, par de nouvelles données et recommandations, de l'impact que d'éventuels changements dans le DSM-IV pourraient avoir sur leur pratique clinique, l'enseignement, la recherche et le travail administratif. Ce large débat nous a aidé à anticiper les problèmes et à rechercher la meilleure solution parmi différentes options. Un an avant la publication du DSM-IV, un projet quasi final (le l'ensemble des critères proposés a été distribué et a été soumis une dernière fois à la critique. Arrivant aux décisions finales du DSM-IV, les groupes de travail et la Task Force ont revu tous les arguments empiriques et toute la correspondance qui avaient été collectés. Il nous est apparu que l'innovation majeure du DSM-IV reposait, non pas sur certains changements spécifiques de contenu, mais plutôt sur le côté systématique et explicite du procédé selon lequel il a été construit et documenté. Plus que toute autre nomenclature concernant les troubles mentaux, le DSM-IV est fondé sur des arguments empiriques. Auteur(s)Task Force du DSM-IV: Allen Frances, M.D. Harold Alan Pincus, M.D. Michael B. First, M.D. Équipe de la traduction française du texte révisé du DSM-IV. |